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Pharmacovigilance


La phytothérapie ( I ).

En vogue, utilisée dans les pathologies les plus diverses ( rhumatismes, asthme, infections HIV....etc ).

Complexité des plantes médicinales ( PM ): à l'état brut ou en extraits, elles sont un mélange de composés organiques ( acides gras, stérols, alcaloides, flavonoides, glucosides, saponines, terpènes, tanins... ) dont on ne sait pas lequel est actif. Le traitement des PM ( chauffage, ébullition... ) peut en modifier l'activité pharmacologique. Par ailleurs, des facteurs environnementaux ( sol, altitude, variations thermiques saisonnières,pluviosité... ) peuvent affecter le taux des principes actifs. Intervention possible d'autres facteurs ( insectes, génétique, densité végétale, compétition avec d'autres végétaux... ).

Ainsi, dans une analyse de 25 produits à base de Ginseng, la concentration des 2 principes actifs, les ginsenosides et les eleutherosides variait d'un facteur de 15 à 200.

Des industriels ont essayé de standardiser leur production pour obtenir un taux fixe de principe actif mais on ne connait pas l'effet de ces techniques sur les autres composés.

Les PM sont " naturelles ", elles ne seraient donc pas nocives. Pourtant, elles contiennent de puissantes substances bio-actives.

De nombreux effets secondaires parfois léthaux ont été signalés, par des mécanismes divers: allergie, contaminants, toxicité directe, interaction avec des médicaments....etc.

Des publications récentes ont décrit ces effets, observés notamment chez des personnes bien portantes cherchant à lutter contre leur obésité.

Ainsi, une série de 104 femmes qui développèrent une insuffisance rénale après une phytothérapie chinoise contre l'excès pondéral: cette phytothérapie est non seulement néphrotoxique mais est aussi un puissant carcinogène.

Autre série de cas: 7 patients ayant pris un supplément phytothérapique contenant yohimbine, noréphédrine, usniate de sodium, caféine et 3,5-diiodothyronine. Tous ces patients développèrent une hépato-toxicité aigue dans les 3 mois et guérirent spontanément à l'arrêt du produit.

On connait aussi l'hépato-toxicité de la plante Kava, qui a conduit 3 personnes à la greffe hépatique, une autre au décès par insuffisance hépatique.

Autre série: 140 personnes ayant consommé de la plante " Ephedra ": 31% d'effets secondaires avec 10 décès et 13 cas de séquelles définitives et invalidantes.

On ne saurait passer sous silence la présence de contaminants: une étude sur 260 " plantes asiatiques " a décelé chez 25% d'entre elles des taux élevés de métaux lourds, plomb, arsenic, mercure et 7% contenait des produits pharmaceutiques illégalement ajoutés pour obtenir l'effet désiré.

Par ailleurs, possibilité d'interactions avec des médicaments. Gingko biloba et Ginseng peuvent accroitre le risque d'hémorragies pendant une intervention chirurgicale. Kava et valériane peuvent augmenter la sédation d'une anesthésie, le millepertuis a de nombreuses interactions: réduit les taux d'aminotriptyline, de cyclosporine, de digoxine, d'indanivir, de théophylline, diminue " l'International Normalisé Ratio " en cas de traitement par la warfarine, provoque des symptômes par excès de sérotonine centrale dans un traitement par paroxetine, sertraline....Ephedra, par son activité sympathomimétique, peut accroitre le risque d'accident C-V.

Pour conclure, le problème des interactions " plantes-médicaments " reste un domaine à explorer, et le risque de ces associations est mal connu.

Traduit de l'anglais par le Dr André Figueredo - Source: The American Journal of Medicine ( 01/04/2004 ). Mot de passe.

Pour en savoir plus : http://www.AJMSelect.com



Derniére mise à jour : 18/04/04

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