Rechercher
Formation médicale continue
Divers

Evidence-blues médecine



un canton au dessus

Ce sur quoi sont tombés d'accord, les médecins du canton de saint LYS, à "début de grève + 18 mois", alors qu'au départ TOUT nous séparait de par nos égoismes et notre ignorance mutuelle, c'est que :

****Le fait de s'être fait taguer nos cabinets par les mots "docteurs assassins" a renforcé notre solidarité. Les assassins sont ailleurs.

****Il n'est plus possible de travailler dignement plus de douze heures de rang . Ce qui rend caduque l'idée de participer à la PDS de nuit ( tout le contraire de ce qui interesse les caisses et leurs pitoyables 50 euros qui ne sont même pas délivrés, ou alors au compte -goutte

****Nos syndicats oscillent entre suivisme , clientèlisme et attentisme. Ils nous ont appris à dormir la nuit, mais ils ne se doutaient pas qu'un meilleur sommeil rend ensuite les gens plus éveillés.

****Il ne faut pas attendre plus de compassion de nos patients que de nos sénateurs, décideurs ou conseillers ordinaux. Nous sommes vécus comme d'extraordinaires gens "ordinaires" à user jusqu'au dernier.

****Nous sommes écoeurés, par le sort qui attend les médecins non protegés par la proximité d'une ville, d'un hopital ou d'un service de sous- traitance. Les médecins éloignés de tout sont bien les sacrifiés de la fête obscène limitée aux "vingt-trente".

****Nous ne rentrons pas dans cette évidente guerre de clocher entre URML et hospitalisation publique pour ce qui concerne la régulation. Régulation faux-col ou régulation blouse hospitalière , nous trouvons cela bien minable que les gens se disputent des paquets de millions sur notre sueur reconduite. Pour nous le 15 est un service hospitalier public, les usagers font appel au corps médical de façon si désordonnée, si irrationnelle, qu'il est de la responsabilité de l' Etat de payer les "gardes du corps" ( médical ). Il n'est pas question que nous investissions à 50 balais un centime dans la construction ou l'entretien de "casinos" médicaux. Nous avons déjà nos cabinets, qui seront toujours assez "grands" pour soigner des vrais malades, ou toujours trop "petits" pour faire juste un surplus de fric dans une déregulation sanitaire que personne ne veut prendre en main, sauf à nous reconduire dans notre rôle de susciteurs de déficits.

****Nous estimons que le secteur hospitalier, qui engloutit tant de millions en gabegies diverses, doit cesser d'être un grand frère infantilisant et méprisant, qui doive nous reléguer à la "petite médecine" des 80 heures tandis qu'eux font la "grande" en 35 . Cette médecine si petitement soumise qu'on peut la pratiquer plus de cinquante heures de fil le week-end avant de commencer sa semaine de libéral abruti. Si nous participons comme effecteurs du 15 nous le ferons dans un partenariat exigeant.

Notre combat vital, même si la médecine générale est condamnée à terme, car pas assez dispendieuse, dans un monde sanitaire où gaspiller rapporte tant, notre combat vital est non plus de survivre, mais bel et bien d'exister. Puis de récuperer un peu ensuite. Après, nous verrons s'il reste encore un volontariat pour bien vouloir nous succéder.


Dr Bruno Lopez - Fonsorbes


Derniére mise à jour : 15/04/03

Précédent Sommaire Accueil