Alfred Sirven n'est pas sénateur, et ne s'est pas vu confier, comme monsieur Descours, le mandat solennel "d'assurer le maintien de la permanence du soin par l'intermédiaire de loqueteux généralistes à qui l'on demande juste d'être là"
( termes non officiels de la mission .....)
Alfred Sirven assurait, via sa trésorerie cachée, le réseau d'influence d' Elf à propos des gisements pétroliers, tout en arrosant d'or blanc les partis politiques.
Alfred Sirven a confié hier au juge, qu'il avait acheté, " à compte de nation", un pendentif de un million trois cent mille euros à une jeune princesse saoudienne, contre une promesse ( non confirmée ensuite ) d' octroi d'un gisement.
Le juge, membre, comme nous, du "petit peuple", qui s'étonne de ne pas trouver un médecin de garde le dimanche, s'est étonné, tout autant, de la somme dépensée. Sirven lui répondit que la chose était courante "dans cette sphère -là".
A Toulouse, le pr Virenque, haut responsable du SAMU, nous a félicités, de bien vouloir répondre aux appels du 15, mais nous a remerciés, au bout de trois mois, faute de budget pour un régulateur. "Dans cette sphère -ci" , la chose est, hélas, elle aussi courante.
Il y a parfois une lumière et une destinée commune entre un enfant de Bassorah et un généraliste français.
Le grand écart entre la morale des pauvres, des assujettis, et celle des princesses et des rois.
Monsieur Sirven, au jugement dernier, du moins celui de son tribunal, fera surement quelque malaise, et un généraliste requis quittera sa table, ou son lit, pour lui porter secours. S'il ne s'en trouve point, quelque sénateur, dont la campagne électorale aura, probablement, été, au passage éclaboussée des pépites d' Elf, trouvera certainement à dire : "on ne trouve donc plus de généralistes dans ce pays !"
Dr Bruno Lopez - Fonsorbes