Chère mademoiselle Karine L,
Je ne vous avais pas reconnue à la sortie de ma boulangerie.
Mon ami Marcel a oublié de vous parler de mon banquier, qui m'avait, pour sa part, prêté pour 600 000 francs en achats divers, dont celui d'une clientèle qui , c'est terrible, n'avait de maux qu'aux heures où je voulais manger. Là, ils ont perdu l'habitude, que vous semblez regretter un peu.
Au début Dieu inventa les enfants, le travail aux bougies, dix huit heures par jour, puis perennisa la souffrance. Ensuite arriva le généraliste, la concurrence ( Merci Marcel !) et, comme un malheur n'arrive jamais seul, la création nous légua Bernard Kouchner, qui décida d'abolir la douleur. Hélas, faute de crédits suffisants, ou bien parce qu'il dut partir ( à l'heure du repas, lui aussi ) au Kosovo, il nous dota de réglettes, sans nous doter en hommes,ce qui est fort regrettable.
A l'heure qu'il est, deux cent cinquante médecins espagnols, de l'espèce "Larbinos" sont prets à débarquer pour restaurer les vieux principes. Les renégats seront punis.
Sur ma tombe de nanti dépresseur, ou déprimé, au choix, je voudrais que l'on grave ceci : " cet homme a guéri".
Et encore "plus âpre à sa perte, qu'au gain"
Et plus bas, en tout petit
"Douze heures par jour, sauf samedi après-midi et dimanche, de 28 à 65 ans"
Et en encore plus petit :
"conventionné secteur 1"
Avouez que cela a plus de gueule que " Calim'héros malgré lui", non ?
Bonsoir charmante madame Karine L , si peu embêtante quand elle n'est pas malade, mais, comme tout le monde, si exigeante, les jours où elle risque d'avoir besoin de rencontrer son calim'héros.
Ce jour là, soignez le bien . A l'heure où vous le recevrez, ou qu'il vous recevra ...
Avec calme, et sève héritée .
Dr Bruno Lopez - Fonsorbes