| | | |
J’avais eu la vague idée de me rendre chez mon généraliste, parce que le radiothérapeute, l’oncologue, et l’algoologue ne se mettaient plus d’accord qu'au-dessus de ma tête. J’essayais de penser à celui qui est là quand les autres sont ailleurs.
Oh, ce n’était pas une urgence, et d’ailleurs qu’est ce qu’une urgence, si ce n’est une vague impression de réveiller des plus épuisés que soi ?
Alors me vint l’idée de me remémorer la dernière fois que “mon” mg avait palpé mon ventre réfractaire, ou, je sais pas moi, m’avait pris la tension.
Faut savoir. Oui la prévention, c’est essentiel. Mais de là à s’approcher à moins d’un mètre de son client, ça c’est du mésusage médical !
Alors j’opte pour la téléconsultation. Ce tuyau flagrant qui relie le vacher à Marguerite quand le “contact” n’est pas nécessaire.
Pas mal, un rdv est possible dans dix jours. Je clique, je prends. Les douleurs ( et les motifs ascendants du “sentiment d’urgence” ) se calment en moi. Oui mais deux jours plus tard, les douleurs se réveillent. Je fais quoi ? Je rappelle Doctolib pour leur dire que ça secoue en moi? Je pars aux urgences ?
Et là, le miracle. J’entends mon portable sonner. Doctolib me dit que “du fait d’un désistement”, je peux bénéficier d’une téléconsultation plus rapprochée. Et ben, vous me télé-croirez pas. Le temps de poser ma canne, et de cliquer sur “ça m'intéresse”, que… je reçois un autre message : “désolé mais cette offre n’est plus disponible”.
Black black black Friday. Tout ça ça m’a rappelé quand j’ai commandé mon projecteur d’origine chinoise à minuit deux. Trop tard pépère. L'offre était jusqu' à minuit.
Des fois il nous prend le sentiment pas totalement faux qu’on va mourir par manque de soins. Que ça va être dark tuesday, doomy sunday et bloody lib pour les cas limites.
Ben non, on ne mourra pas par manque de petits soins, on survivra ( des fois ) aux petits soins du manque.
Dr Bruno Lopez - Toulouse
