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Un proverbe japonais incitait à traiter de façon sérieuse les questions légères de façon à pouvoir élucider, concomitamment, les problèmes sérieux de façon légère.
Voici la recette pour élaborer un pronunciamento (en français « coup d’état »). Tout d’abord créer un collectif (en dessus de 25 et en dessous de 450). A partir de 2, il est de bon ton de commencer par « NOUS » (du style garde champêtre démarrant au tambour l’énoncée du jour : « n’oyez plus, mais signez »).
Ensuite il importe de s’appuyer sur une statistique souffrant de tout, sauf de la comparaison, puis délicatement se retourner vers le chef de l’état (attention en se retournant) pour qu’il tienne enfin sa promesse faite en 2017, 2018, ou date inconnue.
Enfin se signer, entre soi oblige, dans un quota de 12 neuropédiatres, six pédo-neuriatres, trois anciens secrétaires d’état de François Hollande et, si dispo, trois arrières petits enfants de la couronne du Danemark. On y rajouterait de petits partis d’opposition, en cours de ralliement, et / ou s’étant fourvoyés dans bien d’autres tribunes.
Certains diront que le terme « coup d’état » serait un peu excessif, ce d’autant que les pronunciamentos, et autres balivernes, envahissent tant le monde des tribunes que les tribunes du MONDE.
Il parait donc licite de se demander si ce monde fracturé, édenté via ses pauvres, botoxé via ses vieillissants, et coincé dans tous les ascenseurs de nos anciens artistes, tient vraiment debout, à se trouver, à chaque jour, sa cause nationale.
Ce matin même, un collectif de gens très sérieux évoquait, dans le Monde, la stricte nécessité de promouvoir le lien social, chacun devant se sentir concerné par le fait que vivre seul équivaudrait à fumer 15 cigarettes par jour.
Est-ce à dire que notre pays, morcelé en autant de collectifs que de causes perdues, aurait de quoi se ressaisir ? Je crois qu’une tribune s’impose. Signée par 650 buralistes, cela aurait de l’allure.
Dr Bruno Lopez - Toulouse
