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Je, vous, des tests...

Les pays à forte tendance disciplinaire ( Xi Jinping, Poutine, Merkel ) ont réussi à endiguer le mal mieux que nous, du fait de la structuration mentale de leurs habitants.
Soit ils sont commandés par des êtres inamovibles (Xi Jinping, Poutine), soit par des chancelières ne renouvelant pas leur mandat. Il est donc plus facile d?être inflexibles lorsque l?on n?a rien à perdre devant soi. Ces pays ont beaucoup testé, et vite. Ils ont pu, ainsi, trouver des coupables spécifiques, les virus, des gens contaminés, à isoler (goulag, crématorium, etc), et à soigner. On trouve, on isole, on soigne éventuellement.
Les pays latins ont depuis longtemps perdu la cadence de l?intérêt général, des dynamiques de masse. En revanche, ils ont cédé à la tentation de l?obéissance au management des stocks. Avoir du stock, c?était donc perdre de l?argent. Les brûler, en gagner. Les racheter à prix d?or, nous sauver.
Le confinement, en lui-même, n?est, ni plus ni moins, que le temps passé à attendre chez vous qu?on vienne bien vous livrer, ou délivrer. Du temps de la vie d?avant Covid, nous étions confinés pour la livraison de la cuisine Ikea, la visite du chauffagiste, ou le soin de pédicure de la grand-mère. Le problème est que l?on tarde à nous à livrer. Nous étions, semble t?il en guerre (déjà !) avec la Chine, et? nous lui avons délégué nos usines de masques. Un peu comme si la flotte de Mac Arthur avait confié la maintenance de ses croiseurs et destroyers au? Japon.
Le confinement du covid, c?est juste le temps d?attendre la livraison des masques, et surtout des tests. C?est une nécessité à mission démultipliée.
C?est soixante-cinq millions de français à qui on demande d?attendre chez eux l?arrivée de Rintintin tandis qu?ils sont assiégés par les indiens. Mais Rintintin est en vacances en Chine, et il est très demandé. Alors on guette le son de sa trompette, à Milan, à Paris, à Madrid.
Chaque soir on nous inonde de malheurs. Le nôtre, ou, tout comme, celui de notre voisin.
A l?heure du confinement, personne ne comprend pourquoi les masques ont été broyés, les lits d?hôpitaux décimés, la chloroquine non délivrée, le pic espéré etc. Les ouvriers détestant les patrons, les patrons détestant monsieur Macron décrétant, pour les autres, des primes à payer.
Les lits d?hôpital sont « upgradés » en lits de réanimation. Bel anglicisme pour évoquer la transformation rapide d?un truc pas cher en Rolls- Royce sanitaire. Cette rotation émérite des lits sera -t?elle une reconquête de dignité, ou bien un cas d?école pour revenir à la rotation frénétique, la paix une fois revenue ? Les lits en mode upgradé, les hommes et les femmes en emploi dégradé ?
Lorsque les tests seront là, bien là, les masques, bien là, nous descendrons d?un cran la névrose collective. Chaque alerte Corona verra la police des virus ramasser l?individu atteint. Nous ne vivrons probablement plus comme avant, pas en mieux, pas en pire. Nous aurons un système de veille sécurisé impliquant que nous serons plus « surveillés ». Notre système immunitaire déréglé par ce curieux virus se forgera à d?autres réflexes, à l?est comme à l?ouest.
Notre impréparation à la mort restera probablement inchangée, faute de vaccin, mais nous aurons endigué la pénurie de masques. Que faudra-t ?il stocker alors ? Des lits de rééducation, des psychologues de l?insupportable après-crise, des tests, sûrement, au cas où quelqu?un oublie de fermer sa fenêtre, et s?approche à moins d?un mètre. Un monde équi-paix .




Dr Bruno Lopez - Toulouse


Derniére mise à jour : 03/04/20

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