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« Si vous-mêmes, entre docteurs ! ». Brève de comptoir relayée ce soir par un premier ministre, et un présentateur télégénique.
On a toujours cru que les docteurs étaient ceux qui savaient, et que, par ricochet, ils ne pouvaient qu?être d?accord entre eux. Ensuite, à ce premier péché, on y indexa un second. On se mit à rêver que, lorsque deux docteurs étaient d?accord, c?était encore plus rassurant.
Puis arriva l?épidémie. Alors Assurancetourix de Marsilia se disputa avec Insermix le lutécien.
Les médecins furent d?accord pour dire qu?ils ne voyaient pas de problème à hydro-alcooliser les bureaux de vote. Les politiques furent d?accord pour dire que c?était la faute des médecins. Et les docteurs furent tous d?accord pour ne pas être d?accord.
Les défenseurs du FFP2 manquant, les accusateurs du test pas nécessaire, et les confineurs prêts à augurer d?une trêve, tous se déchirèrent, un peu.
Parce que dégommer les confrères est moins facile en télémédecine.
Les docteurs ne s?entendent pas toujours entre eux. Il faut le savoir des savants. Ils sont tellement surpris par le peu qu?ils savent qu?ils savent peu de ce qui les surprend. Ego, pouvoir, revanche, conflits d?intérêt.
Non, monsieur le premier ministre, les médecins ne sont pas toujours d?accord. Les politiciens non plus, d?abord. C?est pour cela qu?il y a des médecins de la majorité et de l?opposition.
Il faudra faire gaffe le jour où les médecins seront tout à fait d?accord.
Dr Bruno Lopez - Toulouse
