La pédagogie, pour les grecs, était le talent d?apprendre aux enfants. La propagande, pour ces mêmes grecs, était l?art de propager une doctrine plus ou moins malveillante, ou confinante. Mais, là où les Athéniens s?atteignirent, fut le moment où, à force de développer les outils pédagogiques, on fit des adultes de nouveaux enfants, et de la pédagogie orientée une nouvelle extension-tentation de la propagande.
Nous ne réagirons pas tout de suite au fait que la « résilience » n?est pas le temps précoce des armées et de la soldatesque, mais le temps ultime de la réparation utile. Ni au fait que cette incontrôlable « prise en charge pré traumatique du stress » par les médias, finit par être insupportable.
Nous ne gloserons pas sur cet affreux néologisme de « distanciation sociale », simple art de ne pas se refiler les microbes.
Nous ne serons pas tout de suite rassasiés de ces images dramatiques de madrilènes gisant par terre, tous équipés de magnifiques chaussures dont nous tairons la marque. Nous serons un peu encore émerveillés de ces vaillants soignants mettant des malades dans une ambulance, puis un TGV, puis à nouveau dans une ambulance, bien avant de nous demander s?il n?eut pas été plus facile de les faire monter chacun dans une ambulance moins télévisuelle, et de tester les ambulanciers.
Nous serons partiellement satisfaits que beaucoup d?argent transite vers les hôpitaux pour les suréquiper en ordinateurs qui réduiront encore le temps soignant et le temps aux malades, seul temps apprenant.Les ehpads aussi auront de nouveaux logiciels.
Nous garderons précieusement le numéro collector de Paris Match avec les soldats, les infirmiers, les oublieux des masques, les professeurs de Paris contre ceux de Marseille. Nous rééditerons « j?irai cracher dans mon coude » (plutôt que sur vos tombes). Coldplay fera un concert gratuit. La choroquine retraitera le paludisme.
Jean- Pierre Pernaud , habilement exfiltré avec Michel Cymes vers des contrées non impactées,rejpoindra Paris, reprendra l?antenne, et ce sera signe de la fin de l?épidémie.
Voilà l?histoire que nous pourrons, peut-être, raconter à nos enfants.
Dr Bruno Lopez - Toulouse