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Euforia, une jolie histoire

La peur change de camp, plus que de cap. C?est peut-être ce qu?Euforia nous dit. Un joli film italien que la formation médicale continue devrait faire visionner aux oncologues de la première ligne et aux généralistes de la dernière heure.
Ettore est professeur de géophysique. Il est atteint d?un mélanome métastatique. Ses jours sont comptés mais le comptage qu?il en fait est différent de celui que Mattéo, son frère, décompte. Le joueur regarde la pelouse en sachant qu?elle va bientôt l?ensevelir. L?arbitre regarde sa montre en se demandant pour combien de temps le match va encore durer.
Arrêt du « je » pour l?un, « arrêts de jeu » pour l?autre. Jusqu?à ce film je n?avais pas compris à quel point la peur ressentie par celui qui va mourir est si mal contenue par les silences bienfaiteurs, les dispositifs d?annonce, ou de mensonges, ou d?annonces de mensonges venant des autres, tous les autres.
Evangile selon Matteo : « le professeur a dit que le moral était nécessaire à l?efficacité du traitement ». Ettore n?écoute pas.
Matteo se bat, dilapide sa fortune, se perd en mensonges approximatifs, et Ettore, lui, extirpe ce temps bizarrement partagé, le triture entre observance et indifférence.
Ceux qui vont partir en veulent d?abord au sort. Puis très vite, ou lentement, s?en prennent à ceux qui mentent sur la destinée du sort.
Je n?imagine pas les milliards d?euros injectés dans la tuyauterie de l?oncologie qui se bat. Je ne sais juste pas qui, au final, se bat. Celui dont on galvanise le moral à grands efforts de rémission. Ou celui qui prescrit.
Je me demande juste si peu ou prou de cette énergie de galvanisation, d?armée en marche, ne pouvait pas , en lieu de « tant » se donner la peine, la prendre, un peu.



Dr Bruno Lopez - Toulouse


Derniére mise à jour : 11/03/19

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