Une formule qui s?est propagée plus allègrement que son auteur lui-même ne l?aurait escompté : « comment penser à la fin du monde, si l?on n?arrive pas déjà à la fin du mois ? ». Les ronds-points l?ont dit, le président l?a repris. Baisse du pouvoir d?achat, et tentative de rachat par le pouvoir en baisse.
Autrement dit, les inquiétudes sur notre survie collective doivent -elles se relativiser, rejoindre la remise des v?ux pieux, à l?aune de nos réfrigérateurs vides ou si peu équitablement remplis, des cadeaux de Noel raréfiés, et des congés étriqués pour les uns, et tapageurs pour les autres ?
Argumentation « pour » : il ne sert à rien de se préserver du réchauffement climatique si nous mourrions de faim dans l?intervalle. Il faut, absolument, donner au peuple du pouvoir d?achat, pour qu?il commande en Chine toutes les richesses qui, assurément, réchaufferont le c?ur des chaumières d?ici quitte à embrumer davantage le ciel de Benjing.
Argumentation « contre » : quel dommage de ruiner la vie quotidienne des générations futures, à la simple frustration de ne pas savoir nous gâter pour la semaine à venir. La fin du mois, et son pouvoir d?achat éborgné qu?il faudrait réparer à tous prix, comme le pensent les désespérés de la « fin du chacun ».
La fin de soi, comme si la mondialisation était devenue le concours des polluants, la simple expression du vouloir de vivre, au simple avantage du savoir (se) détruire.
La fin de tous, comme le relâchement des cigales contribuant à l?extinction des fourmis. La cigale ayant pollué tout l?été, et attendant (vainement) que la bise revienne.
Dr Bruno Lopez - Toulouse