Je ne sais plus lequel de nos ministres de la santé n?a pas évoqué les « examens inutiles ».
Celui du moment a suggéré , lui, « 30% » d?examens inutiles. C?est plus précis. Mais c?est un peu comme dire que 30% des paroles que nous délivrons à nos proches, ou à nos patients seraient inutiles, ou que 30% des bombes déversées sur la Syrie seraient inutiles. Il suffirait, bien évidemment, de débusquer celles qui , au final, et bombes à part, auraient été utiles.
Qu?il me soit permis d?évoquer une parole prononcée par un vieux mandarin de la médecine clinicienne. Qu?il me soit AUSSI permis de décréter que sa parole, ce jour-là, ne fut pas à classer parmi les fameux, incompressibles, 30% de poncifs inutiles.
« Le meilleur examen est celui du lendemain ». Magnifique parole incitatrice à ne pas se jeter, le jour-même, sur l?agenda des IRM, le press -book des dosages alambiqués et la convocation au remplissage des checks- ups forcenés. Le problème, madame la ministre serait le suivant : comment décaler au deuxième jour la réflexion légitime, l?échange opportun avec la médecine de ville « qui dépense ailleurs », sur un nombre forfaitaire de cinq. Ou, autrement dit, ne pourrait-on pas devenir tous intelligents dès le premier jour ?
Alors que mme BUZYN fasse partie des 30% des ministres de la santé ayant été utiles. Hier un jeune interne me dit au téléphone, dans un langage fleuri « on lui a foutu une IRM, et demain il aura la PL » Plus que trois jours à tenir.
A priori c?est pas gagné .
Dr Bruno Lopez - Toulouse