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La pandémie de l'homme idiot

Il est de licite de constater les différentes entorses au bon sens concernant la politique vaccinale de notre gouvernement. Mais il est possible d'avoir une lecture non "révoltée" de cette gestion de crise, moins partiale que celle émanant de notre profession sinistrosée, lecture liée à la sociologie de notre pays, voire de notre civilisation.

Voici huit mois, nous allions connaître la fin du capitalisme, dans sa forme outrancière, dite "mortifère". Les traders, les PDG de banque, allaient mourir étouffés de notre digne reproche, à nous être, primo, faits plumer, puis, secundo, faits rançonner pour réanimer le monde de leur incurie.

Huit mois plus tard, le mensonge doctrinal le plus colossal de notre monde matérialiste laisse redistribuer des bonus aux vilains élèves de la veille. Le monde "grippé de ruine" laisse ressurgir ses indélicats banquiers de la tragédie, désormais évitée. Et nos gouvernants doivent avoir une bien plus triste idée de nos capacités réactives que nous ne saurions la ressentir vis à vis de leur apathie à si vite tolérer l'intolérable.

Voir venir un virus est une autre affaire de co-gestion des consciences et de remise en responsabilisation de nos élites. Eradiquer un trader fut chose impossible. Mais se laisser mener par un virus, qui pourrait seulement l?imaginer ?


Qui faudra t'il vacciner en priorité ?
Les vieux ? Pas trop touchés à priori.
Les jeunes ? Et si le vaccin devait susciter des milliers d'invalides .
Les chômeurs ? Pas besoin, ils sont déjà suffisamment nombreux....
Non, ce sont les traders qu'il faut vacciner, pour qu'ils puissent , l'année d'après, se partager les dividendes de la manne vaccinale !

Retour sur le foyer initial. Nous n'avons plus les chiffres de la pandémie au Mexique. Dans les premiers jours, il nous était affirmé que tous les mexicains, ou presque, allaient mourir. Puis il suffit que le pays, moins bien loti que nous en budgets sanitaires, ferme ses restaus et écoles, pour qu' en deux semaines la pandémie régresse.

La propreté, l'hygiène et le confinement sont les seules valeurs "rentables" de la prévention du H1N1. Le vaccin, vite et mal fagoté, n'est qu'une réponse idéologique de pays largement sur doté en devises sanitaires, et dont les dirigeants sont prêts à tout pour éviter la colère populaire.

Ne pas tenir à la disposition des masses des vaccins, même dangereux, a la particularité d'engendrer un éventuel retour immédiat de reproches populaires, sanctionnés par des démissions à la chaîne . Dilapider l'argent commun en tracts offensifs, en bulletins d'alerte grotesques, et en vaccins plus ou moins cautionnables fera, au pire, l'objet de sarcasmes, ou d"indignations différées, dont le politique n'a pas à avoir peur de façon individuelle.

La démocratie sanitaire a vu, au fil du temps, s'hypertrophier son bras mutant qu'est la démagogie, et son allèle dominant qu'est la puissance médiatique. Nous parle t'on jamais, au quotidien, des trois cent cas d'infarctus liés au mauvais penchant qu'est le tabagisme ? Nos journalistes se sentiront -ils mal à l'aise de ne rien nous dire, cette année comme les précédentes, sur le fait que la bonne vieille grippe tue ses cinquante personnes par jour, et que trente diabétiques sont amputés à la matinée du fait de notre incapacité à bouger nos m?urs alimentaires ? Non, seule la grippe A intéresse, et interrompt à toute heure le journaliste de son message en cours. L'avis de grippe A est à nos consciences de manipulés ce que l'avis de tempête est au pécheur breton. Un cas de légitime terreur.

Nos gouvernants gouvernent avec le principe de frilosité comme règlement de base. Les Cassandres de tous genres tomberont à bras raccourcis sur le décideur qui ne gesticulera pas d'assez bon matin pour endiguer cette grippe. Comme il étouffera mollement celui qui aura eu l'extrême irresponsabilité d'inoculer de bien frénétiques vaccins.

Nous avons inventé la grippe qui n'est probablement pas la plus maligne du monde, mais celle qui est destinée à effrayer le plus d'idiots. L'épidémie de vaches folles n'est plus qu'un lointain souvenir.

La pandémie de l'homme idiot est, elle, une toute autre affaire.



Dr Bruno Lopez - Toulouse


Derniére mise à jour : 06/09/09

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