? Ecoute, maman est prêt de toi ? Il faut lui dire, maman, c?est quelqu?un pour toi ! »
Quand j?étais môme, je me demandais bien pourquoi Claude François embêtait cette petite fille bien tranquille chez elle, avec ses gros sabots (en fait je crois qu?il avait des talons compensés) et la dérangeait toujours dans son quatre heures, juste pour bousiller son mental en pleine construction. « Le téléphone pleure » ; « the telephone is crying », « llora el telefono ». Deux millions quatre cent mille quarante cinq tours écoulés en quinze jours, comme un Virus dégoulinant pour mutants de Panurge.
Juste pour lui annoncer qu?il avait fauté avec sa maman. Comme si ça pouvait pas attendre.
Depuis que j?ai quitté mon cabinet, le directeur de la Dass me fait l?effet d?un Clo clo pandémique. Où que je sois, où que j?exerce, ce type me suit et m?empêche de mener mes consultations.
Dix fois qu?il me maile que mes masques sont « prêts à chercher au bureau-relais », cinq fois qu?il me faxe qu?on a encore dépisté « cinq nouvelles rougeoles » en Haute Garonne, et «deux listérioses» dans le Périgourdin.
Ce type pleure dans mon téléphone à longueur de campagne. Et je n?en peux plus !
Plus une seule consultation sans que je me dise, «il va pas me rappeler, « cloclo » , avec son : « je vais à Rio (mais je mets mon HPP2) » ou encore : « les sirènes du port d?Alexandrie (sont à éviter chez la femme enceinte) »
L?Orson Welles de l?apocalypse virale, le nostra?dass-m?use de la Préfecture. Je ne sais plus comment m?en défaire. Ce type grippe mes neurones.
Il arrive un moment où ça commence à bien faire, toutes ces alertes. Finalement, je me demande si je préférais pas l?alerte de (France) Gall, avec son « débranche (débranche toutes) ». Un charme épidémique, la Gall.
Dr Bruno Lopez - en mission