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Du lard, ou du cochon ?

« La baisse de la TVA ne saurait être adoptée sans que les restaurateurs ne fassent un geste sur le plat du jour ». C?est ainsi que notre société de donnant-donnant espère ramener les convives à trouver les additions moins lourdes. Bradons le plat du jour, rendons ?le accessible aux masses, et servons le couvert.

Depuis une semaine nous avons du cochon servi à chacun des repas. Après la totale habituation au bien célèbre « H5N1 », nous nous sommes vus amener comme plat principal une spécialité mexicaine, le « H1N1 ».
Plus volatile, plus tendance car pouvant toucher l?Amérique et son hyper président.

A l?instar du village olympique dont nous attendions chaque jour la médaille ( même au kanoé-kayak, ou au tir à l?arbalète ), la France, furieuse et anxieuse, attend son premier cas de grippe « ex »-porcine.

Comment donc, les Ecossais ont eu deux cas, les Espagnols trois ( dont un candidat local qui n?avait même pas visité Mexico ), et la France se traîne piteusement en arrière de tableau !

Pauvre ministre de la santé, retranchée derrière ses boîtes de Tamiflu, et qui n?est pas, pour l?heure, prête à autre chose qu?à nous dire : « nous l?attendons ». Avec pour l?étape 5, la sous ?étape 5A, et la sous ?étape 5B.

Si demain la principauté de Monaco a son cas autochtone, démission pour nos ministres, incapables de nous nominer pour la Star- apandemy !

Il n?est pas d?ironie possible dans les cas d?expectative tragique. Il n?est pas de dérision à manifester quand la planète est en danger. Mais si demain, nous étions tous vivants, ou presque, ne pourrions-nous pas, sans risque , évoquer un certain sentiment de lassitude envers le virus du sensationnalisme ?

Celui-là même qui saute de rédaction en rédaction, d?arrière cuisine des marchands de masque en rangées bien étagées de marchands de tamiflu ?

Saurions-nous nous contenter de dire que ce « grand-huit », cette attraction de foire qui nous fait frémir tous les matins sur le « péril du jour » a quelque chose d?infantile, et d?inéluctablement passager, comme un gros météorite qui, à la dernière seconde, contournerait la Terre ? Ou pourrions-nous souhaiter, si, de toutes ces fins du monde possibles, une seule d?entre elles était un jour faisable, que l?on nous fiche un peu la paix.
En attendant H1, ou 5 ?

Déjà, nous savons ce matin que ce n?était pas du cochon. Attendons. Peut-être
demain nous annonceront-ils que ce n?était, finalement, que de l?art ?


Dr Bruno Lopez - Toulouse


Derniére mise à jour : 30/04/09

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