Bonjour camarade.
Tentons d'avoir une conversation de qualité, sans invective s'il te plait. Tu es contre le dépistage du cancer de la prostate. Comme certains d?entre nous. Tu dis que ce dépistage ne sauve personne, ou presque, et que les faits têtus te donnent raison. Tes camarades, contournant le regard de leurs femmes potentiellement veuves, prétendent que les garder heureuses dans les joies de la virilité aveugle vaudra toujours mieux, et mieux d'amour, que de les imaginer tristes au chevet de maris bourrés de couches, de métastases, ou de stylos caverneux.
Prends une plage de la côte basque. Un vent force 7 . Deux maîtres nageurs de la cinquième CRS, et mille personnes en train de se baigner.
A la lunette, un des CRS voit un type en train de se noyer. Il appelle son chef, envoie un hélico, ce qui coûte cher, et va chercher le type, qu'il ramène à la rive. Or ce type était un dépressif, parti au large avec peut-être l'idée de se noyer. Un an après, il se jette du troisième étage de son immeuble.
Sur une autre plage, on a supprimé les drapeaux, les maîtres nageurs, et on laisse tout le monde batifoler, sous prétexte que la mer est quelquefois, inéluctablement , motif de noyade et que les CRS sont des athlètes morbides payés uniquement à "mater les gonzesses".
Un statisticien, passant par là, l?automne suivant, crie illico au scandale, et victoire à la fois :
"regardez, sur mille personnes baignant sur les deux plages, la mortalité totale est au final la même. Pire, sur la plage qui comporte encore des maîtres nageurs, la mortalité spécifique par noyade a, certes, diminué de un, mais le nombre de morts au total est augmenté de un !". Les baigneurs applaudissent.
Ce que tu proposes, camarade, est de supprimer les drapeaux, virer les CRS, et respecter le vent.
Laissons tourner les « illico », et surveillons la plage, veux-tu ?
Dr Bruno Lopez - Toulouse