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Tocane saint- apre est un petit village de Dordogne. 1500 habitants. Loin du TGV et des autoroutes.
Les forces de gendarmerie y ont été "maillées", ailleurs, et le percepteur qui a demandé sa mutation ne sera pas remplacé.
Le bureau de tri postal s'en va ( en France les 17 000 bureaux de poste seront 13 000 en 2007 ).
Il paraît "qu'il ne fait pas bon faire un infarctus dans le canton", car le médecin de service ne connaît pas les routes, et les portables sont inutilisables ( 39 communes accessibles sur 200 ).
A Tocane, dit le maire , le drame, "c'est qu'il n'y a pas de concurrence". Pas d'émulation, pas de subventions. Une employée municipale fait quatre heures en semaine, une heure et quart le samedi, de tri de courrier, et du ménage le reste du temps, plus un peu la bibliothécaire.
La médecine générale est belle comme la vallée de ce canton de Montagrier. Belle, noble, y coulent des flots de générosité, et tout le monde a du travail. De plus en plus de travail, de moins en moins de définition voulue par soi, de plus en plus de missions exigées par les autres.
Pourtant le cri des enfants dans les écoles se fait distant, et le silence des cloches fait bien penser que le curé a deserté sa permanence de soins. Le vatican ne réquisitionne pas, il recrute en Afrique et en Asie, comme Mattei et Kouchner.
Le désert n'attire plus l'innovation, le désert n'implique pas le courage. Et le courage n'évite pas le désert.
Dr Bruno Lopez - Fonsorbes
