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C'est un gitan qui débarque à mon cabinet deux fois par an, il me réclame du Lexomil ( prononcez : "bromazépate" ).
Hier il est venu me dire que sa nièce s'était faite écraser par une bagnole, et qu'il ne dormait plus.
J'ai voulu l'écouter et le rassurer. Mais il avait juste besoin d'une ordonnance. Sa détresse semblait double, vis à vis des fois précédentes.
Je lui ai demandé combien, d'ordinaire, il consommait de tablettes. Il m'a répondu "un quart".
Alors, démuni, je lui ai dit que, là, il pourrait peut-être passer à "un demi".
Il m'a regardé droit dans les yeux et m'a répondu, comme eux- seuls savent le faire, sans générer autre chose que du respect : "d'accord, un demi-quart". On en est resté là.
Nous fonctionnons tous sur des échelles de valeurs différentes.
Monsieur Mattéi nous parle comme l'on parle à des gitans que l'on méprise. Il nous demande de "doubler" notre présence. Il est dans son "car" monde: " les vieux sont morts CAR les généralistes avaient pris des vacances".
Si monsieur Mattéi nous "double les gardes", nous démissionnerons, et nous partirons, nous aussi "un mois" plus tôt; vers la médecine du travail, vers la médecine planquée.
On n'a pas le droit de débusquer et/ ou de s'inventer des "salauds de planqués à 60 heures la semaine".
Un "car" monde qui prend les boucs émissaires pour des brebis galeuses et les explications sommaires pour une ultime sommation est un monde qui ne tourne plus rond. Arrêtons les remises en Ordre. Remettons tout à plat.
Créons un Conseil du "plat" et abolissons celui de l'"Ordre" , du moins de cet ordre-là...
Dr Bruno Lopez - Fonsorbes
