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La troisième faille, dans la négligence sanitaire envers les morts de soif, aura , comme de bien entendu, concerné les généralistes.
Ces "repus de vingt euros" , ces déserteurs des plages de week-end, pollués par les galettes de l' argent facile qu'ils ont accumulé dans leurs malettes post- électorales, à défaut de porter l'eau, portent toujours une immense culpabilité...
La renaissance de la médecine de famille devient donc un bien embarrassant fardeau qu'il nous resterait à porter.
Les ménagères de moins de cinquante ans partent à la Baule, et les médecins de famille, eux, surveillent les grand-mères laissées à l'abandon au coeur des cités.
Nous vivons un monde pour lequel, au rang des absences ou des carences, nous aurions donc le monopole du tort. Parce que la santé n'a pas de jours, de mois et de saisons. Ce pauvre Pr Mattéi a eu le malheur de réagir un peu tard.
Monsieur Ferry, lui, a pu s'en sortir plus simplement, en indiquant que, lorsque ses bataillons se remettraient en marche, début septembre, des "plans d'urgence" ( s'ils s'avèraient encore de mise...) seraient instaurés dans les écoles.
Les généralistes sont donc gens de premier recours, et lorsque la démagogie manque de boucs émissaires comme les terres ont manqué de pluie, la démagogie anti-généralistes est de sortie.
A l'autre bout de la chaine, lorsqu'il s'agit de faire entrer un de nos patients à l'hopital, combien de misères, combien d'incompréhensions avons-nous désormais à endurer avant que nos patients ne soient pris en charge. Et là aussi, vers qui se tournent les mécontentements des familles ?
Vers nous, qui incarnons la porte de sortie de la médecine humaine, tout autant que la porte d'accès (impossible) à la médecine anonymisée, celle du sempiternel "manque de moyens"!
Moins de bras, plus de charges. Le recrutement de divinités hindoues, pour nous seconder, sera le premier chantier de la rentrée pour le ministre de la santé.
Toute prétention à proclamer que nous avons encore la meilleure médecine du monde sera celle d'un médecin ministre, qui, après avoir manqué d'eau, ne manquera certainement pas d'air...
Dr Bruno Lopez - Fonsorbes
