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Le servile rendu

Plaidoyer 2003 d'un lecteur de "Prescrire" ( juillet 2003) pour "la consultation de trente minutes comme remède absolue aux ordonnances pléthoriques". Imparable. Cet homme explique son chemin de vertu commencé depuis son installation. Le concile des trente.

C'est la lettre récurrente du médecin qui a résolu son rapport au demandeur; peut-être même l'aurais-je écrite moi-même, il fut un temps.
L'alibi du temps bienfaisant comme alternative à la médecine baclée...

Le temps du médecin "contre" le temps du malade. Il n'est pourtant pas indispensable de faire du dogme des trente minutes un dogme intangible.

Il y a des patients qui viennent vous livrer du: "quand je viens je ne viens pas pour rien".

Le frottis, l'ongle incarné et le régime pour la plage, et tant pis pour le patient d'après avec qui l'on a échangé quelques mots sur les "retards du bon docteur"...

Il y a des consultations longues qui mériteraient d'être écourtées, comme il y a des souffrances chroniques qui bénéficieraient d'être écoutées. Mais il n'y a pas à fournir son temps de façon sacrificielle pour justifier de ses dix euros "nets" opposés aux vingt euros "bruts".
Le temps n'est qu'un adjuvant à l'affaire, point un adjudant aux affaires . Beaucoup ont plus besoin qu'on leur donne le temps de guérir par eux-mêmes, plus que de nous prendre le nôtre à faire mine de les guérir.
C'est aussi ce temps-là qu'il faut sacraliser, sans les gris-gris pharmaceutiques, les go-gos d'imagerie, ou les doulos du médecin qui "prend son temps" à croire qu'il le gagne, alors qu'il ne fait qu'en perdre avec la belle image de la belle ouvrage. Le temps de guérir ne nous appartient pas.



Dr Bruno Lopez - Fonsorbes


Derniére mise à jour : 22/07/03

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