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Evidence-blues médecine



weak end

Hugo a des céphalées génantes, pour un enfant de huit ans. Sa mère, cadre d'hopital, m'appelle un samedi matin parce que "l'ibuprofène ne fait pas effet".
Je propose un rendez-vous à onze heures, parce que le symptôme me gène, et que j'aimerais revoir l'enfant, déjà vu huit jours avant pour ce même problème.
Mais le week-end est programmé, et les parents me disent qu'ils comptaient être, à cette heure-là, déjà en route.
" De toutes façons, docteur, ce qu'il faudrait, c'est faire un scanner, et puis, ils ne nous le feront pas aujourd'hui, alors pourquoi venir vous voir ?"
Je propose à la mère de venir tout de même, ou bien je dis décliner toute responsabilité sur le devenir de cet enfant.
La force de l'ingénierie médicale, l'absurdité des emplois du temps, font que souvent le médecin est à court d'arguments lorsqu'il propose son simple savoir, sa pauvre expérience, le maillon faible, le weak end des week-end programmés. Quelque politologue affirmait l'autre jour que le citoyen connaissait désormais non plus un interêt général, mais qu'il existait un interêt général par catégorie sociale, par lobby agissant.
Il en paraît de même pour les soucis de week-end. La médecine du premier recours n'est pas de politique aisée.



Dr Bruno Lopez - Fonsorbes


Derniére mise à jour : 08/06/03

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