"comment annoncer une mauvaise nouvelle
à..... un patient"
C'était le thème d'un séminaire de formation continue, ou tout du moins c'en était un chapitre important.
Le séminaire devait commencer à 9H00, et l'organisateur nous réunit à 9H15 en nous disant, mauvaise nouvelle, que l'expert avait raté son avion, et qu'il ne serait là que l'après-midi.
Un des médecins présents bondit sur son siège, éructa une menace, puis sut proferer une doléance, autour du thème qu'il s' était levé vers quatre heures du matin, de son Aveyron natal, pour débuter son stage à l'heure prévue par tous. Et qu'il trouvait la pilule differée un peu forte.
La salle ressentit un vif malaise, et il fallut attendre le lendemain pour que la pression retombe un peu, non sans que l'organisateur ne fasse une petite remarque mi-apaisante, mi- querellante, sur l'incident de la veille.
Je ne sais pas si je fus le seul à me dire à ce moment-là :
"comment ce confrère irait-il , lui, annoncer aux autres, par exemple à son malade Hodgkinien, qu'un granulome indélicat occupait désormais un de ses hiles pulmonaires....." Et comment apprécierait-il que son malade bondisse et rue dans les brancards qu'on lui promettrait pour bientôt...
Ainsi sommes- nous faits, à nous insurger contre les petites caméras cachées, ou gachées, qui ont émaillé cette conspiration de France 2, contre nos malheureux confrères, pris en flagrant délit de routine chronique: le pendant inéluctable de ces "fatigues chroniques" alleguées qui polluent nos arrêts de travail et notre morale individuelle.
"Comment nous annoncer la mauvaise nouvelle" ? Le gouvernement entend réformer l'assurance-maladie sans réformer la mentalité des malades.....
Si c'est pas une mauvaise nouvelle, ça ? Combien de "camera" gachées, dont celle des députés ....
Dr Bruno Lopez - Fonsorbes