ça y est, elle est enfin restaurée, la "PDSL", dans quelque village breton ou picard. On est allé chercher la médecine générale à hauts débiles, partout où elle était encore envisageable, dans quelque esprit de chien andalou ou de gourou sénegalais.
La presse festoie : "antonio" ou " mamadou" sont fin prêts pour la PDSL....Et leurs épouses, "résignées d'impatience" , avec. Les habitants de Plougastel ont enfin retrouvé leur air de ploucs gâtés : ils ont leur généraliste !
"La permanence de soin illimitée": on l' escompte , et on loue encore ce genre d'énormités. C'est ainsi que les gens nous rêvent : en doux apôtres de la médecine somnambulatoire.
Et tant pis si, nous autres, rêvons, pour nous mêmes, encore et encore de ce qui serait notre spécialité. Le respect par l'étendue des connaissances. Le pouvoir et les gens ne nous en réclament qu'une et toujours la même : la joignabilité, connectivité à toute heure et à tout propos. Le respect par l'étendue des plages horaires.
Le savoir éclairé, la sélectivité, la résistivité aux miroirs aux alouettes , l'esprit de synthèse : foutaises. Juste le rêve de quelques professeurs de médecine générale, en chaire et en sacerdoce.
Dans l'arbre décisionnel, le généraliste est juste évalué au doux rôle du gland, gland optimisé, gland iso neufmillisé, mais gland par la taille. Les feuillus, les péchus, les ferrus, c'est juste pour la gloire .
L'innovation médicale, c'est de ramener la PDSL dans chaque village de France. De temps à autre, tel mirage innovant à jupe courte viendra égayer notre isolement. Ce que nous ne voudrons point que nos patients avalent, au nom de la modernitude, nous le paierons de par notre rectitude. Ce que nous saurons de légitime, ils le rectifieront d'eux -mêmes car plus "amples" informés.
Les gens savent souvent ce qu'ils entendent par "bon médecin généraliste" : celui par qui sonne l'alarme. Le T.O.C sain, la compulsivité à répondre "présent" , quitte à passer encore et toujours pour des cloches.
Et l'éclaireur n'est estimé que de la vivacité de son oeil, et la continuité de son service. Les guerres sont menées par et pour d'autres....
Dans mon village, nous n'avons pas encore la PDSL, mais le prefet y veillera tantôt, c'est promis.
Dr Bruno Lopez - Fonsorbes