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« Le Covir ne passera pas par moi »



La vie à l'extérieur est repartie depuis mai. Le travail a repris, les vacances se passent. Prés de deux mois de confinement ont été très efficaces sur l'expansion de la pandémie et ont fait chuter de façon spectaculaire le nombre de cas graves et mortels. Cette semaine j'ai revu deux nouveaux cas de covid,
Maintenant la courbe remonte, aussi asymptotique qu'au début de l'épidémie et pas plus visible sur la courbe car nous ne sommes qu'au début de cette nouvelle courbe. Seuls les chiffres au quotidien parlent. Il est difficile d'envisager un nouveau confinement, le confinement est la conséquence de la mauvaise évaluation initiale de la gravité de l'épidémie. Il n'est plus à l'ordre du jour compte tenu de son coût économique et social.

Beaucoup de gens portent des masques, mais pas tout le monde. Autour de moi, d?après mes patients, beaucoup d'entreprises réduisent le nombre de journées possible en télétravail, ces personnes retournent dans les transports en commun ou prennent leurs véhicules et viennent engorger et polluer un peu plus les métropoles, tout cela avec le lot de raz le bol, de craintes et de déprimes qui a fait le nid des gilets jaunes.

Nos vieux semblent maintenant mieux protégés et nous pouvons espérer que le « covir » automnal va les épargner. Pour le reste de la population, les mesures barrière restent encore très incomplètes.Visiblement trop de gens, toutes professions ou tous mandats confondues, n'ont pas bien retenu les leçons des épidémies précédentes.
Je ne suis plus surpris des interprétations très optimistes de certains « spécialistes » et de leur lecture des statistiques. Nous pouvons lire partout ou presque que les sujets atteints sont les plus jeunes et qu'ils ne risquent rien, fi des moins jeunes. Une publication récente de courbes circulant sur la toile compare les chiffres de morbi-mortalité et de cas de covid avant et après confinement, mettant en évidence la moindre létalité actuelle et le peu de cas graves, mais il n'est sérieusement de comparer une période où les personnes testées étaient des personnes hospitalisées avec une période où l'on teste tous les cas suspects.
Les spécialistes spéculant sur un possible arrêt de l'épidémie avec l'été avaient tord. A t on déjà oublié ces prédicateurs de la médecine, doit-on faire confiance à l'optimiste des nouveaux prédicateurs ?

A ce jour, les retours de témoignages des patients au cabinet médical amènent aux constats suivants :
A l'évidence le virus touche les zones de forte densité de population et particulièrement les lieux de fortes concentration de personnes. Pour l'avenir ce type d'urbanisation doit être remis en cause mais aucun homme politique ou presque n'en parle.
De plus en plus , des responsables d'entreprises demandent à leurs employés de réduire les temps de télétravail et de revenir dans leurs locaux : ils seront perdants, mais ils n'engagent pas qu'eux dans ce choix .
Dans beaucoup de lieux publiques ou professionnels, les mesures barrière ne seront pas totalement respectés : Trop cher, techniquement impossibles ou simplement ennuyeuses.
La désinformation bat son plein dans les réseaux sociaux à grand renfort d'interviews ou de déclarations comprises de travers ou de prises de position par des arrivistes en mal de représentativité. Les réflexions de certains patients seraient affligeantes si l'infectiologie était de leur compétence, mais chacun son métier, nous ne pourrons pas leur en vouloir, ils rapportent ce qu'ils ont lu, entendu ou compris.

Demain..
Les enfants vont reprendre l'école, ils vont se contaminer et ramener le virus à la maison, c'est une évidence. C'est aussi un facteur de plus qui va accélérer la progression du virus. Si l'on veut réduire ce risque, la seule solution, c'est de leur mettre un casque avec visière à l'école, le masque chirurgical ne sera pas porté ou le sera très mal, il n'est pas ludique, il n'est pas personnalisable, les enfants ne se l'approprieront pas,
Dans la rue ou en entreprise, c'est respect des distances et/ou masque chirurgical avec lunettes pour tout le monde, car même si la publication à ce propos est asiatique, la porte d'entrée pour les personnes portant un masque, c'est essentiellement les yeux.
Actuellement les principaux obstacles à la lutte comme le « covir », et sur lesquels il faut travailler pour l'avenir, c'est l'optimiste irrationnel que l'on retrouve dans toutes les professions (« ça ne touche que les jeunes »), c'est croire qu'on est plus à l'abri du virus que les autres pays du globe (le mythe de la race supérieure bien coincé dans notre inconscient), c'est faire prendre conscience aux d'experts qui n'ont à charge qu'une faible partie des cas de covid déjà bien triés par les intervenants de première intention, qu'ils ne sont qu'un maillon de chaîne et qu'ils doivent s'ouvrir aux autres intervenants avant de s'exprimer ou de conseiller.

Enfin il manque une formule qui fédère tout le monde, elle a été trouvé pour le sida, elle ne demande qu'à être reprise :
«  Le Covir ne passera pas par moi »






Dr Jean-Paul Gervaisot

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Derniére mise à jour : 22/08/20

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