Les hommes politiques, les médecins, les médias et la prévention.
Les politiciens ne sont pas très doués en matière de prévention du risque médiatique. Les médias, c'est un peu comme la langue d'Ésope, c'est ce qu'il peut y avoir de meilleur et ce qui a de pire. Malheureusement pour beaucoup, à vouloir les manipuler, ils attrapent des « choses » . La règle est pourtant simple, on vit à côté, on respecte mais on ne joue pas avec, comme les micro-organismes et les armes biologiques, le meilleur et le pire.
Actuellement les médias distillent le remplacement de la candidature de monsieur Fillon par celle de monsieur Juppé. Elles désignent à l'évidence leur favori avec des arrières pensées diverses.
La presse de droite avait très certainement déjà ses articles prêts depuis bien avant l'investiture de monsieur Fillon, la presse de gauche, de centre et de l'extrême droite, idem, mais certainement pas les mêmes contenus.
En médecine, quand un patient fait un cancer, qu'il arrête de fumer et guérit de son cancer, on lui déconseille très énergiquement de refumer. Mais il n'y a pas d'immunité contre la dépendance tabagique et ses conséquences sanitaires. Il n'y a pas non plus d'immunité contre la dépendance du citoyen lamda à l'article à sensation ; Et dans l'esprit des gens, la présomption d'innocence n'existe pas plus que le droit à l'oubli, quelque soit le délit, c'est l'essence même de beaucoup d'articles racoleurs.
Si demain monsieur Juppé est appelé à la rescousse pour prendre la place de monsieur Fillon, on risque d'assister à un nouveau ball-trap médiatique avec, à côté des fioritures, de la chevrotine prête déjà depuis plusieurs mois. Dans une bonne partie de la presse, l'ancien dossier judiciaire « l'affaire Juppé » va ressortir avant même son programme politique, la réparation effective et le droit à l'oubli seront piétinés pour « la bonne cause ».
Quant à madame Le Pen, malgré une 2ème alerte, elle a décidé de ne pas arrêter de fumer. Ce serait génétique..
Quelque soit mes convictions politiques, j'espère me tromper sur ce que j'imagine de la lucidité des uns et du comportements des autres, sinon il faudra à l'avenir prévoir pour nos hommes politiques des formations sur les facteurs de risque médiatiques. Rappelons qu'aux dernières élections présidentielles, au presque candidat s'est retrouvé devant les juges faute de ne pas avoir eu la Gaulle à ses pieds.
Dr Jean-Paul Gervaisot