L?acamprosate (Aotal*) est un gabaergique mais aussi un inhibiteur des monoamines excitatrices en particulier le glutamate. Le système gabaergique inhibe un faisceau dopaminergique incriminé dans la sensation de plaisir (ATV / noyau accumbens).
C?est la théorie actuelle, si elle était exacte, l?alcool qui est un gabaergique serait toujours triste.
L?idée initiale lors de la mise en vente de l'acamprosate (Aotal*) était de remplacer l?alcool par un produit ayant les mêmes sites d?action, donc les mêmes effets sans la toxicité : pourquoi pas, mais dans cette vision des choses, aucune explication possible pour expliquer l?effet sur les acouphènes.
Dans la théorie assertorique, (voir http://www.stethonet.org/cervo/index.htm), le système dopaminergique (ATV /noyau accumbens) apparaît comme un système modéré d?excitation et de prise de conscience. Son inhibition favorise le flux cortical donc les activités automatiques sans lesquelles nous serions conscients de nos moindres fasciculations musculaires..
Les gabaergiques inhibent le faisceau concerné, donc favorisent les activités automatiques « normales ». L?excès favorise des activités automatiques anormales type ictus amnésique (surdosages en BZD). Cela signifie que dans le cadre d?une vie normalement « éveillée », l?acamprosate (Aotal*) favorisera la non prise de conscience d?un événement modeste qu?est l?acouphène.
En cas d?excitation plus intense de type adrénergique, l?effet sera moins convaincant.
Il est précisé dans le vidal que l'acamprosate (Aotal*) inhibe aussi les monoamines excitatrices, donc peut-être un effet à ce niveau a-t-on également. Un effet intéressant car ces dernières monoamines intensifient les prises de conscience. Le principe des thérapies comportementales anglo-saxonnes sur les acouphènes consiste à apprendre à ne pas les chercher.
Dans ce cadre l?acamprosate (Aotal*) peut être un bon appoint. Un patient informé de ce principe de base « en vaut deux ».
A noter en outre que le glutamate en excès est un facteur de mort neuronale, donc d?acouphènes pour ce qui est des neurones auditifs. Un point supplémentaire pour un effet protecteur à long terme.
Pour information, tout ce qui favorise une activité corticale automatique et non consciente est accompagné de plaisir lors du passage à l?activité automatique.
Le système dopaminergique est à l?origine de l?activité consciente la plus fréquente, donc son activité module le plaisir quotidien (ex: un plaisir simple du type : regarder un aquarium, un feu de cheminée, un mobile, un résultat d'un travail déjà appris et bien fait)
Lorsque des circonstances de vie deviennent anormalement stressantes (sans solution « cortiquée » simple), ce sont les monoamines type adrénaline et noradrénaline qui modulent la prise de conscience.
Le retour à un fonctionnement assertorique par résolution de la cause stressante engendre une sensation de jouissance beaucoup plus intense (un tour en grand huit par exemple).