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Il y a tous ceux qui pensent que l?assistanat est la mort de notre pays, que les petits commerçants vont mourir asphyxiés de ces samedis noirs. Il y a les représentants de leur morceau de peuple, un peu tancés, qui répondent aux processus insurrectionnels en indiquant qu?il faut « impérativement » exiger les « aides » à leur juste valeur et en demander plus, toujours plus, mais point trop, quand même.
Il y a ceux qui débarrassent leur frigo des produits avant même la date limite, puis ceux qui n?arrivent pas à remplir le leur dès le quinze du mois. Il y a ceux qui mangent vegan, ou bio, ou les deux. Il y a les bouchers tagués par les défenseurs du b?uf détaché de ses chaines. Il y a le b?uf périmé de Pologne, le b?uf recyclé pour les restaus du c?ur.
Et puis il y a la colère au fond des crânes. La colère de ceux qui ne veulent plus que l?on tire sur la république, que l?on retourne les voitures, même si les mêmes avaient, au départ, incité à la prime à la casse. La colère de ceux qui tournent en rond, en large, et en travers. La colère de Michel Onfray, qui sait si bien, si magnifiquement, mettre son érudition au service de la méchanceté. La colère des réseaux sociaux, la colère du ministre contre le président des lycéens, la colère du lycéen contre le ministre, la colère du comédien contre les ronds-points. La colère des experts « es- démocratie » qui, comme pour mieux défendre la démocratie ne savent plus dire que « je ne peux vous laisser dire ça ! » Ah les bons démocrates.
Et puis il y a la date de péremption. Dans les années 80, Roland Magdane imaginait le soir d?une boite de cassoulet, un soir de trente et un décembre. Quand les microbes, comme un seul homme, éructaient au douzième coup de minuit. Et rendaient, de ce fait, la chose inconsommable.
Les boîtes de la colère ambiante, des frigos vides, des frigos bêtes ne diront plus cela. Les réseaux socio-microbiens twittent et intuitent. Il y aura écrit : « à consommer avant telle date, ou bien .. après » .
Ainsi lutterons -nous contre le gaspillage des vérités, des vérités vraies, des vérités alternatives et chacun fera comme il pourra. Comme il lira sa date au fond du pot.
Dr Bruno Lopez - Toulouse
