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Guttenberg versus Zuckerbeg . Il était commun de penser que l' illettrisme puisse incarner un fléau tout autant qu?un handicap.
Pour autant faudrait -il utiliser ce terrible terme « d?illectronisme » pour tous les réfractaires du numérique ? C?est ainsi que naquit la « transition ». Les vieux transitent vers les ehpads. Les moteurs thermiques vers les électriques. Les zadistes vers le réalisme , et les start -downers vers les start -uppers. Nous transitons, ou plutôt nous nous « faisons » transiter, comme les voleurs chinois dérobent les objets en les éloignant progressivement, méthodiquement, de leurs propriétaires.
Le papier et l?abolition du papier ont -ils la même légitimité ? Un vieillard qui se fait inviter à prendre rendez-vous « en ligne » chez son ophtalmo, par-dessus sa cataracte, est-il un « illectronique » au même titre que l?illettré ne sachant point faire autrement que de demander son chemin à plus lettré que lui ?
Un malade qui prétendra à rencontrer son médecin sera-t-il reconduit vers la téléconsultation ?.
Le papier est-il devenu le diesel de la pensée?
Demain nous aurons des primes à brûler la Pléiade au profit des e-books, à télétransmettre nos prescriptions chez le pharmacien, par-dessus le patient. Et nos révoltes de gilets jaunes seront à la liberté ce que les pages jaunes sont devenues au Bottin .
Dr Bruno Lopez - Toulouse
